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DE LA GÉNÉRATION

Voilà, certes, des expériences très-nettes, très-précises, admirablement conduites. Mais, ô faiblesse à peine croyable et défaillance toujours prochaine de l’esprit humain ! ce même Redi, qui vient de prouver si pleinement que tout insecte vient d’un autre insecte et d’un insecte de même espèce, arrivé aux insectes qui se développent dans les feuilles, dans les fruits, dans ces excroissances végétales qu’on appelle des galles, s’imagine que c’est l’arbre, l’arbre vivant, qui produit, à la fois et par la même vertu, la feuille et l’insecte, le fruit et l’insecte, la galle et l’insecte. « Une même vertu, dit-il, produit à la fois les fruits et leurs vers[1]. » — « Le ver de la galle tire son être et sa nourriture de l’arbre[2]. » — « J’ai prouvé, continue-t-il, que les vers naissent sur toutes sortes d’herbes pourvu qu’elles

  1. Collection académique, t. IV, p. 448.
  2. Id., ibid.