Jean-Jacques Rousseau s’écria qu’il fallait arracher les pieux, combler les fossés, et revenir bien vite à la condition des bêtes, qui ne craignent que la douleur et la faim[1]. Diderot et Jean-Jacques Rousseau en dirent bien d’autres. On peut du moins citer ce que disait Buffon :
« Un sauvage absolument sauvage, tel que l’enfant élevé avec les ours dont parle Connor, le jeune homme trouvé dans les forêts de Hanovre, etc., seraient un spectacle curieux pour un philosophe : il pourrait, en observant son sauvage, évaluer au juste la force des appétits de la nature ; il y verrait l’âme à découvert, il en distinguerait tous les mouvements naturels, et peut-être y reconnaîtrait-il plus de douceur, de tranquillité et de calme que dans la sienne, peut-être verrait-il clairement que la vertu appartient à l’homme sauvage plus qu’à l’homme civilisé, et que le vice n’a pris naissance que dans la société[2] ? »