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telligente conduite pour la durée de la vie. Je dis une intelligente conduite : en effet, la sobriété, presque excessive, qu’il s’était imposée, il ne l’a suivie que parce qu’elle lui convenait ; il ne l’impose point aux autres. Il était trop sensé pour cela. « Je mange très-peu, dit-il, parce que mon estomac est délicat, et je m’abstiens de certains mets parce qu’ils me sont contraires. Ceux à qui ils ne nuisent point ne sont pas obligés de s’en priver ; il leur est permis de s’en servir ; mais ils doivent s’abstenir de manger trop de ce qui leur est bon… »

Le plus compétent sur ce point des commentateurs de Cornaro, Ramazzini, cet excellent médecin, dit très-judicieusement : « Ce serait être trop sévère que de prescrire de pareilles règles aux personnes qui jouissent d’une santé parfaite ; ce ne serait pas même un bien pour le public. Que l’on oblige à cela les vieillards, après qu’ils auront eu passé la meilleure partie de leur vie au service de la république ; mais il n’est pas juste de comprendre dans ces observations les jeunes