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Moïse. Son livre[1], plein d’intérêt, malgré bien des longueurs, bien des digressions, bien des complications inutiles, a mérité le beau titre de Commentaire de la Genèse.

Deluc partage, dès l’abord, l’histoire de la terre en deux histoires distinctes : l’une est l’histoire de ce qui a précédé le déluge, l’autre est l’histoire de ce qui l’a suivi ; l’une est l’histoire primordiale, l’histoire ancienne ; l’autre est l’histoire moderne, l’histoire actuelle.

Buffon, le premier des hommes qui ait osé marquer des époques fixes dans l’histoire de la nature, avait osé marquer aussi la durée de chacune d’elles. La première dura vingt-cinq mille ans ; la seconde en dura dix mille ; la troisième, quinze mille ; la quatrième, dix mille. La terre avait soixante mille ans, tout juste (si l’on en croit Buffon), quand « la nature, dans son premier moment de repos, donna ses productions les plus nobles, etc., etc.[2]. »

Deluc n’a pas cette hardiesse. Plus sage que

  1. Lettres physiques et morales sur l’histoire de la terre et de l’homme, etc., 1779.
  2. Époques de la nature : vie époque.