Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 116 —

xvie siècle, par Herberstein[1], et qui aujourd’hui n’existe plus[2].

La souche primitive du cheval n’existe pas plus aujourd’hui que celle du bœuf. Les che-

    polonais, menacé d’une prochaine destruction… Par conséquent si, comme on ne peut guère en douter, l’Europe continentale a possédé en effet un urus, un thur différent de son bison ou de l’aurochs des Allemands, ce n’est plus que dans ses débris qu’on peut retrouver la trace de cette espèce. Or, on retrouve réellement cette trace dans les crânes d’une espèce de bœuf différente de l’aurochs, enfouis dans les couches superficielles de certains cantons.

    « Ce doit être là le véritable urus des anciens, l’original de notre bœuf domestique, tandis que l’aurochs d’aujourd’hui n’est que le bison ou bonasus des anciens, espèce qui n’a jamais été soumise à l’esclavage, ainsi qu’ils le disent déjà. » (Cuvier : Rech. sur les oss. foss., t. VI, p. 233 et 235.)

  1. Rerum moscovitarum commentarii, etc., 1556.
  2. Les crânes de thur étudiés par M. Cuvier, avaient été trouvés dans les tourbières du nord de la France. « Tous les caractères que j’ai assignés à l’espèce du bœuf se rencontrent, dit-il, dans ces crânes-ci, et je ne doute pas qu’ils n’aient appartenu à une race sauvage, très-différente de l’aurochs, et qui a été la véritable souche de nos bœufs domestiques, race qui aura été anéantie par la civilisation, comme le sont maintenant celles du chameau et du dromadaire. » (Rech. sur les oss. foss., t. VI, p. 300.)