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CONCLUSION


Les personnes qui ont lu avec attention ce qui précède croiront difficilement que M. Thiers ait pu refuser l’échange proposé. Comment, en effet, admettre qu’un homme qui peut sauver tant d’existences s’y refuse avec une si cruelle obstination ?

La chose, dira-t-on, n’est pas possible. — Rien de plus vrai cependant.

M. Thiers ne voulait à aucun prix se dessaisir de Blanqui. Il connaissait sa valeur, il avait lu les articles de la Patrie en danger et Un dernier mot.

Il savait que la Commune aurait trouvé avec Blanqui une direction militaire, en même temps qu’une direction politique. Il ne le voulait à aucun prix. Cet homme néfaste avait juré la mort des otages en haine de la Commune. Des agents de Versailles étaient dans Paris et avaient reçu des instructions conformes à ce plan. La preuve en est indéniable. On n’a qu’à lire les dépositions de de Montaud devant le 4e conseil de guerre. Si cette affirmation est une calomnie, comment expliquer le refus de M. Thiers, opposé aux sollicitations du nonce du Pape, de l’ambassadeur américain et du maire de Londres ?

Cet échange, comme l’archevêque et M. Deguerry le disaient fort bien, dans leurs lettres, n’impliquait aucune question de principes.

Enfin, comment expliquer que M. Thiers ait pu refuser de sauver la vie à soixante-quatorze personnes qu’il pouvait