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Eh bien ! en accordant ce que l’on sollicite de votre plein pouvoir, vous pouvez, cher Monsieur Thiers, prévenir ces malheurs et faire cesser les autres.

Oui, vous pouvez délivrer les églises profanées, les rendre à leur auguste destination et la conserver à celles que l’on n’a pas encore perdues, la Madeleine entre autres. Il ne tient qu’à vous de consoler, de réjouir par là le clergé et les fidèles de Paris, de la France, et même de toute la catholicité, et de vous couvrir à leurs yeux d’une belle et noble gloire.

L’Angleterre, l’Amérique, émues des dangers du sacerdoce à Paris, de ceux surtout de son chef éminent et de toutes les institutions de l’Église s’intéressent avec anxiété, vous le savez sans aucun doute, à cette situation extrême et attendent avec un ardent désir qu’elle soit changée. Ces grands pays n’ignorent pas d’ailleurs que cela dépend de vous. Aussi on peut dire que la question a une étendue et une importance immenses.

À l’honneur de votre illustration, à laquelle je n’ai cessé d’applaudir, je vous prie, cher Monsieur Thiers, aussi bien c’est une véritable prière que je vous écris, de ne pas vous refuser à faire cesser de grands maux, à en conjurer de plus grands encore, par un acte qui, dans le fond comme pour la forme, n’en peut produire aucun de comparable, ce qui n’est pas douteux.

Votre affectionné serviteur.

G. Deguerry,
Curé de la Madeleine, en prison depuis 38 jours.

P. S. — Permettez-moi de profiter de l’occasion, de me rappeler au souvenir de Mme Thiers et de Mlle Dosne, et de leur renouveler l’hommage de mon respect et de mon dévouement.

G. D.