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Monsieur le Rédacteur,

Je vous prie de vouloir bien donner place, dans votre journal, à la lettre que j’ai l’honneur de vous adresser, ainsi qu’à la réponse faite par M. le chef du pouvoir exécutif.

À cette lettre, M. le chef du pouvoir exécutif a fait répondre que la santé de M. Blanqui est fort mauvaise, sans donner pourtant des inquiétudes sérieuses pour sa vie ; mais que malgré cette considération et mes instances au nom de ma famille et au mien, il refuse formellement d’autoriser aucune communication, soit verbale, soit écrite, entre M. Blanqui et sa famille, jusqu’à la fin des hostilités entre Paris et Versailles.

Ainsi, mon frère mourant est condamné au secret le plus rigoureux ; nous ne pouvons ni le voir, ni lui écrire, ni recevoir un mot de lui !

Je m’abstiens, Monsieur le Rédacteur, de toute protestation stérile en présence de ces faits que le jugement public appréciera.

Agréez, Monsieur, etc.

Veuve Antoine, née Blanqui.
Paris, le 14 avril 1871.


Je le répète, où sont les barbares ?

Les otages peuvent, à Mazas, avoir tout ce qu’ils veulent, et la Commune tant calomniée les autorise à recevoir les visites qu’ils désirent. Blanqui, prisonnier des dirigeants de Versailles, est retranché du monde des vivants ; on le cache, on le séquestre dans une casemate au fort du Taureau !