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si mes lettres vous ont été remises et c’est là mon grand tourment. J’aime à espérer que cette fois vous aurez certainement les quelques lignes que je vous adresse de nouveau et que vous saurez, en tous cas, une fois de plus, combien je suis avec vous toujours d’esprit et de cœur. La personne à qui vous m’aviez chargé de remettre votre lettre, me retient ici et je dois attendre sa réponse. Ce retard me désole bien, quand je pense à votre triste isolement ; mais que faire ? Comme je vous le disais hier, il me semble que mon devoir n’est pas douteux et que je n’ai qu’à me conformer aux ordres qui me sont donnés, Ces ordres mêmes prouvent que rien n’est terminé et que nous pouvons encore espérer. C’est ce que je fais pour ma part, en continuant d’agir et de prier de mon mieux pour mon vénéré Père.

Daignez, Monseigneur, agréer l’hommage de ma filiale vénération.

E.-J. Lagarde.


Après avoir reçu une lettre de M. Lagarde, datée de Versailles 15 avril, M. Darboy en reçut une le 17, une le 18 et une le 19. Dans ces trois lettres, comme le lecteur a pu le voir, le grand vicaire se disait désolé de ne pas avoir une réponse définitive. Il ajoutait qu’il ne négligeait rien pour arriver à une solution ; mais qu’il lui était impossible de ne pas subir ce retard.

À chacune de mes visites à Mazas M. Darboy me parlait de la négociation et des affaires du jour.

Le 21, il me retint longtemps. Sa conversation roula sur les personnages politiques de l’Empire, MM. Rouher, Émile Ollivier, Paul de Cassagnac, etc.

Outre ma visite, l’archevêque avait l’autorisation de recevoir celle de M. Washburn, ministre des États-Unis et celle de son secrétaire.

Le 23, je trouvai l’archevêque triste.