Page:Flotte - Blanqui et les otages en 1871, 1885.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

Je laissai les prisonniers une grande heure ensemble, me disant : Laissons à la monarchie et à la réaction la honte de ces tortures morales !

La conversation des deux prêtres terminée, M. Lagarde et moi nous sortîmes de Mazas pour nous rendre à la gare de Lyon.

Avant de nous séparer, je lui dis :

— Promettez-moi de ne pas manquer de revenir vous constituer prisonnier, quelle que soit la réponse de M. Thiers.

— Soyez sans inquiétude, monsieur Flotte, dussé-je être fusillé, je reviendrai. Pouvez-vous penser que j’aie un seul instant l’idée d’abandonner ainsi monseigneur ?

Le lecteur sait comment M. Lagarde, grand vicaire de Paris, a tenu sa parole d’honneur, et l’amour qu’il avait pour son seigneur Darboy ! ! !

Le 13 avril, je fis une nouvelle visite à l’archevêque. Il me donna la copie, écrite de sa main, de la lettre envoyée à M. Thiers.

Je la reproduis ici, ainsi que les lettres de M. Lagarde.


Prison de Mazas, 12 avril 1871.
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous soumettre une communication que j’ai reçue hier soir, et je vous prie d’y donner la suite que votre sagesse et votre humanité jugeront le plus convenable.

Un homme influent, très lié avec M. Blanqui par certaines idées politiques et surtout par le sentiment d’une vieille et solide amitié, s’occupe activement de faire qu’il soit mis en liberté. Dans cette vue, il propose de lui-même, aux commissaires que cela concerne, cet arrangement : Si M. Blanqui est