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Au Directeur de Mazas,

Laissez communiquer le citoyen Flotte avec Lagarde, grand vicaire, et Darboy, archevêque de Paris.

Le délégué à l’ex-Préfecture de police,
Raoul Rigault.

(Permis personnel valable tous les jours et à toute heure.)

Le même jour, à huit heures du soir, j’étais à Mazas, demandant à voir l’archevêque, et cinq minutes après commençait entre lui et moi la conversation suivante :

— Monsieur, lui dis-je, je suis autorisé à m’entendre avec vous, afin d’aboutir, si la chose est possible, à un échange de prisonniers. La Commune mettrait en liberté l’archevêque, le grand vicaire de Paris, M. Bonjean et le curé de la Madeleine, si le gouvernement de Versailles consentait à rendre Blanqui.

M. Darboy me répondit :

— J’ai ma sœur qui est retenue comme otage.

— Votre sœur sera aussi mise en liberté si Blanqui nous est rendu.

— Mais, que dois-je faire pour cela ? dit M. Darboy.

— Écrire à M. Thiers pour lui proposer l’échange, et me désigner la personne que vous désirerez charger de votre lettre, afin que j’en avertisse le citoyen Rigault, délégué à l’ex-Préfecture.

L’archevêque, après avoir réfléchi un instant, me dit :

— La lettre pour M. Thiers sera prête demain matin à dix heures, et je prierai M. Deguerry, curé de la Madeleine, de la porter. Vous pouvez communiquer cette réponse à la Commune.