Page:Florian - Oeuvres.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’Aigle et le Hibou

À DUCIS


    L’oiseau qui porte le tonnerre
    Disgraciè, banni du céleste séjour
    Par une cabale de cour,
    S’en vint habiter sur la terre :
Il errait dans les bois, songeant à son malheur,
    Triste, dégouté de la vie,
    Malade de la maladie
    Que laisse après soi la grandeur.
    Un vieux hibou, du creux d’un hêtre,
    L’entend gémir, se met à sa fenêtre,
Et lui prouve bientôt que la félicité
Consiste dans trois points : travail, paix et santé.
    L’aigle est touché de ce langage.
Mon frère, répond-il (les aigles sont polis
Lorsqu’ils sont malheureux), que je vous trouve sage !
Combien votre raison, vos excellents avis,
M’inspirent le désir de vous voir davantage,
    De vous imiter, si je puis !