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FABLE II.

LE BŒUF, LE CHEVAL ET L’ÂNE


U

n bœuf, un baudet, un cheval,

Se disputaient la préséance.
Un baudet ! direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? et qui de nous ne pense
Un baudet ! direz-vous, tant d’orgueilValoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres.
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.