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livre v.

Embellissent tes jours, ne te quittent jamais,
Tandis que moi, roi des forêts,
Je suis si triste et je m’ennuie.
Sire, lui répond l’écureuil,
Je dois à votre bon accueil
La vérité ; mais, pour la dire,
Sur cet arbre un peu haut je voudrais être assis.
— Soit, j’y consens : monte. — J’y suis.
À présent je peux vous instruire.
Mon grand secret pour être heureux
C’est de vivre dans l’innocence :
L’ignorance du mal fait toute ma science ;
Mon cœur est toujours pur, cela rend bien joyeux.
Vous ne connaissez pas la volupté suprême
De dormir sans remords ; vous mangez les chevreuils,
Tandis que je partage à tous les écureuils
Mes feuilles et mes fruits ; vous haïssez, et j’aime :
Tout est dans ces deux mots. Soyez bien convaincu
De cette vérité que je tiens de mon père :
Lorsque notre bonheur nous vient de la vertu,
La gaîté vient bientôt de notre caractère.