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RICHE OU AIMÉE ?

parfaite, que d’échanger le nom de son père contre un autre, mieux d’accord avec son éducation.

— Parfaitement — Le Gendre de M. Poirier ou bien Le Duc Job — mais c’est bien vieux jeu, cette combinaison, mon cher enfant, pensez-vous qu’elle puisse réussir ?

— Oui. mais il faut se presser, elle est à sa dernière heure. Il y a tant de blasons à redorer que les héritières n’y suffisent plus ; j’espère, pourtant, qu’il en restera encore bien une pour moi.

— Vous plaisantez de tout ! et le sentiment, qu’en faites-vous en tout cela ?

— Ne sommes-nous pas convenus tout à l’heure qu’il n’est pas dans mes moyens ? D’abord, j’aimerai ma femme, vous pouvez en être sûre, je suis décidé d’avance à être un excellent mari.

— Encore faudra-t-il qu’elle vous plaise ?

— Elle me plaira ; toutes les femmes ont un côté par lequel elle peuvent plaire, il s’agit de savoir le découvrir et d’y attacher si exclusivement son attention qu’elle ne puisse plus être attirée que secondairement par d’autres points moins avantageux. Lorsqu’on le veut, il est impossible de ne pas s’éprendre d’une femme qu’on est décidé à aimer.

— Voilà une théorie, fit la douairière, souriant, je vous la passe après tant d’autres ; mais, dites-moi, puisque vous êtes fixé sur le chemin que vous entendez faire prendre à votre vie, comment avoir attendu si tard pour vous y engager ?

— Pourquoi ? Pour avoir en main toutes les chances possibles d’arriver à mon but. Un sous-lieutenant se marier, cela se voit, mais guère ; un lieutenant, c’est plus présentable ; un capitaine l’est tout à fait ; or je ne le serai que dans un mois.

— Alors, vous allez vous mettre en campagne ?

— Dès mon retour au régiment ; je me suis accordé encore le répit de ce mois de congé, que vous avez bien voulu m’inviter à passer avec vous ; mais, avec son expiration, commenceront mes recherches.

— Comntez-vous les faire seul ?