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— Il vous l’a dit ?

— Oui, cher ami.

— Oh ! alors, cela change les choses. Vous avez raison, cousine. Quand un homme politique comme don Pio offre 4,000 piastres à Nieto, un pauvre soldat comme moi doit accepter la place qui lui est offerte, de chef d’état-major. Demain, avant huit heures, je serai chez le général. Peste soit du métier ! Moi, Althaus ! forcé de servir sous un homme que, lorsque j’étais lieutenant dans l’armée du Rhin, je n’aurais pas voulu pour simple caporal !… Ah ! bande de voleurs ! si je peux parvenir à me faire payer, seulement la moitié de ce que vous me devez pour les travaux que je vous ai faits et que vous êtes incapables d’apprécier, je jure bien de quitter votre maudit pays pour ne plus le revoir.

Althaus, une fois lancé, se déchaîna contre les trois présidents ; l’ancien Gamarra, le nouveau Orbegoso, et, enfin, celui en possession du pouvoir, Bermudez. Il les méprisait tous trois également. Mais, bientôt après, il vit les choses du côté plaisant et me dit, à ce sujet, les bouffonneries les plus originales.

Après qu’Althaus m’eut quittée, mes pensées