Althaus est serré avec moi ; jamais je ne peux en tirer un mot. Ce petit Emmanuel me boude ; tous deux vous aiment beaucoup ; tâchez qu’ils vous tiennent toujours bien informée. Je vais rentrer chez moi ; je me dirai malade ; car, dans ces circonstances, je n’ose parler ; il suffirait d’une parole pour me compromettre.
Mes rapports avec Baldivia m’avaient fait juger de l’homme : en apprenant qu’il était dans le gouvernement qui s’organisait, je présumais bien que les propriétaires seraient exploités ; c’est ce qui me fit parler avec autant d’assurance à mon oncle.
Quand il fut sorti, Althaus s’approcha de moi, à son tour, et me dit : — Cousine, renvoyez tout ce monde qui vous fatigue : je voudrais causer avec vous. Je suis dans une position des plus embarrassantes. Je ne sais quel parti prendre.
J’appelai ma cousine Carmen et la priai de renvoyer tous ces visiteurs, lesquels, croyant me faire plaisir, venaient s’établir dans ma chambre et augmentaient beaucoup mon mal de tête par leur bruyante conversation. Tout le monde se retira ; et, dix minutes après, Althaus rentra.