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Enfin le moment du départ arriva ; j’en attendais le jour avec une vive impatience ; ma curiosité était satisfaite, et la vie toute matérielle de Lima me fatiguait à l’excès.

La dernière semaine, je n’eus pas une heure à moi ; il me fallut faire des visites d’adieux à toutes mes connaissances, recevoir les leurs, écrire de nombreuses lettres à Aréquipa, m’occuper de vendre les bagatelles dont je voulais me défaire. Je satisfis à tout, et le 15 juillet 1834, je quittai Lima à neuf heures du matin, pour me rendre au Callao. J’étais accompagnée d’un de mes cousins, M. de Rivero ; nous dînâmes chez le correspondant de M. Smith ; après le dîner, je fis transporter mes effets à bord du William-Rusthon et m’installai dans la chambre qu’avait occupée la señora Gamarra. Le lendemain, j’eus plusieurs visites de Lima ; c’étaient les derniers adieux. Vers cinq heures, on leva l’ancre, tout le monde se retira ; et je restai seule, entièrement seule, entre deux immensités, l’eau et le ciel.


FIN