de sa surveillance et le harcellerait du fouet pour en obtenir la plus grande quantité possible. Soyez également persuadé qu’alors la population serve, au lieu de s’accroître comme elle fait actuellement, diminuerait dans la même proportion que la population noire en Amérique.
— Mais la traite étant abolie, plus nos produits auront de valeur et plus nous serons intéressés à conserver nos esclaves.
— Il semble que cela devrait être ainsi, et vous voyez, par votre propre expérience, que le contraire arrive. Le présent est tout pour l’homme. Les propriétaires ne se contentent pas de vivre du revenu de leurs sucreries, ils veulent que ce revenu leur fournisse de quoi en payer l’acquisition s’ils la doivent encore, ou à se créer une fortune indépendante de leur habitation. Pas un d’eux ne consentirait à diminuer sa récolte de moitié, pour faire cultiver à ses nègres une plus grande quantité de plantes alimentaires, leur accorder plus de repos, et améliorer leur sort. Ensuite, dans les grands établissements, les esclaves, réunis en nombreux ateliers, constamment sous l’œil du maître, et harcelés sans cesse, éprouvent une