un mouvement populaire, une nomination extra-légale lui avait donné ce titre. Il le conserva trois jours au milieu du désordre auquel il le devait. Aussitôt l’ordre rétabli, il fut obligé de se sauver en toute hâte, ayant été, comme factieux, mis hors la loi. Il avait menti lorsqu’il s’était dit possesseur de grandes richesses, puisqu’il n’a pour toute fortune que la demi-propriété d’une vieille masure dont l’autre moitié appartient à sa sœur. Arrivé à Lima, il ne lui fut plus possible de rien cacher à sa femme sur sa position ; elle écouta tous les contes qu’il lui fit avec un sang-froid, une fermeté qui témoignaient de son grand courage, et supporta son sort avec une dignité, une résignation dignes des plus grands éloges. Jamais personne n’a entendu sortir de sa bouche la plus légère allusion à l’indigne tromperie dont elle a été victime. Elle parle toujours de son mari avec le plus grand respect, paraît être très convaincue que tout ce qu’il lui a dit est l’exacte vérité, attribue les malheurs de M. Aguero aux événements politiques, et ne se plaint que de l’ingratitude de la république.
Madame de la Riva-Aguero est un ange de