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presque toutes les églises de Lima, on voit, auprès des autels, des cages remplies d’oiseaux de diverses espèces ; leurs chants couvrent souvent les paroles du prêtre qui dit la messe. Outre les récréations quotidiennes qu’on trouve dans les églises, il se fait, dans la ville, deux processions au moins par semaine, et ces processions sont encore plus bouffonnes, encore plus indécentes que celles dont j’avais été si fort scandalisée à Aréquipa ; enfin, pour que la continuité des cérémonies, l’édification et l’amusement des religieux liméniens ne soient pas interrompus, il y a des offices de nuit célébrés avec beaucoup de pompe et où tout se passe, on doit le supposer, avec le même respect des convenances. Combien d’écoles n’établirait-on pas avec ce que coûtent toutes ces vaines cérémonies ! Que de choses utiles ne pourrait-on pas apprendre ou faire dans le temps qu’on y perd !…

Les deux principales promenades sont l’Almendral et el Paseo del agua : cette dernière est préférée ; elle est belle, mais mal située, La rivière qui la borde, les grands arbres dont elle est ornée lui donnent, en hiver, une humidité très nuisible à la santé ; et, dans l’été, elle man-