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beaucoup d’esprit naturel, une compréhension facile, de la mémoire et une intelligence surprenante.

J’ai dépeint les femmes de Lima telles qu’elles sont et non d’après le dire de certains voyageurs ; il m’en a coûté sans doute, car la manière aimable et hospitalière avec laquelle elles m’ont accueillie m’a pénétrée des plus vifs sentiments de reconnaissance ; mais mon rôle de voyageuse consciencieuse me faisait un devoir de dire toute la vérité.

J’ai parlé du théâtre et des combats de taureaux, mais j’ai omis le spectacle qu’offrent les églises à la population liménienne ; c’est le plus suivi, le besoin perpétuel de distractions, chaque jour y porte la foule. À Lima, tout le monde entend deux ou trois messes, une à la cathédrale, parce qu’on y rencontre un grand nombre de jolies femmes et d’étrangers que ces beautés y attirent ; une autre à Saint-François, parce que ces pères distribuent d’excellent pain bénit, qu’on y entend des orgues magnifiques, et que tous les prêtres sont richement vêtus ; la troisième messe s’entend à l’Enfant-Jésus, pour jouir du ramage divertissant des nombreux oiseaux que contiennent les cages. Dans