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plus rien à la grande colère de M. Barrère. J’expliquai le motif de mon empressement à communiquer au consul ce dont j’étais chargée, et chacun approuva la démarche toute simple que j’avais faite. Il faut croire qu’on lui fit sentir combien sa conduite était inconvenante, particulièrement envers une femme ; car, le lendemain au soir, il m’envoya son neveu pour s’excuser auprès de moi de ne pas être venu me voir, sa santé ne le lui ayant pas permis ; le neveu se présenta comme le secrétaire de son oncle, et me demanda, en cette qualité, de lui communiquer ce que j’avais à dire au consul ; mais ce jeune homme me parut si peu capable de comprendre la moindre chose, que je ne me souciai d’entrer avec lui dans aucun détail et le congédiai, en lui disant que j’écrirais à M. le consul ce que j’eusse préféré lui dire de vive voix.

Voilà les hommes chargés, à l’étranger, de veiller aux intérêts français. M. Barrère, vieillard goutteux, capricieux et irritable à l’excès, n’est nullement au niveau de l’importance des fonctions qui lui sont confiées ; le zèle, la surveillance, l’activité qu’elles exigent sont au dessus de ses forces ; et il n’a aucune des connais-