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Je comprenais très bien la position de tous, et leur avais promis de m’acquitter, auprès du consul, de ma double mission. Dès le matin, je lui envoyai la lettre de mes compatriotes, et lui écrivis deux mots pour l’informer que j’étais chargée de lui faire connaître verbalement la position cruelle dans laquelle se trouvaient les Français d’Aréquipa : j’ajoutai que l’affaire d’Aréquipa était pressée, et que, retenue chez moi pour cause d’indisposition, s’il voulait m’honorer de sa visite, il me mettrait à même de lui exposer immédiatement ce qu’il lui importait de savoir. Ce sont les mots textuels de ma lettre. On aura peut-être peine à croire que M. Barrère la trouva offensante pour sa dignité consulaire ; c’est cependant ce qui arriva. Il demanda qui j’étais et où j’avais été élevée, pour ignorer les convenances au point de penser que c’était à lui, consul, d’aller me faire une visite. Deux ou trois personnes de mes amis vinrent me dire qu’il n’était bruit que de la lettre hautaine que j’avais écrite au consul, lequel en était très scandalisé. Je lus à tout le monde le brouillon de ma lettre, qu’heureusement j’avais gardé ; et personne ne comprit