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de leur accueil affectueux ; ensuite, madame Denuelle me mena dans le petit appartement qu’elle me destinait ; il se composait d’un salon et d’une chambre à coucher.

J’étais partie d’Aréquipa, chargée de lettres pour une foule de personnes de Lima ; M. Smith, toujours d’une complaisance inépuisable à mon égard, m’ayant offert, avant de quitter notre navire, de faire remettre ces lettres, je les lui avais données, en sorte qu’une heure après mon arrivée, les personnes auxquelles elles étaient adressées affluèrent chez moi pour avoir des nouvelles politiques. Leur empressement était tel, que vingt questions m’étaient faites à la fois. L’un s’enquérait de son père, l’autre de son frère. Don Basilio de la Fuente, que je retrouvai logé chez madame Denuelle, voulait savoir ce qu’étaient devenus sa femme et ses onze enfants ; celle-ci pleurait son frère qui avait été tué ; celle-là s’inquiétait pour sa sœur, femme du général Nieto, restée, comme prisonnière, à Santa-Rosa ; et tous appréhendaient, non sans fondement, que madame Gamarra ne revînt à Lima, où elle avait tant de vengeances à exercer.

Le caractère des Liméniens me parut, dans