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peu de poussière. À une demi-lieue du Callao, sur la rive droite de la route, gisent des ruines très étendues de constructions indiennes. La ville dont elles retracent l’existence avait cessé d’être, lorsque les Espagnols conquirent le pays. On pourrait apprendre probablement, par les traditions des Indiens, ce que fut cette ville et la cause de sa destruction ; mais, jusqu’ici, l’histoire de ce peuple n’a pas inspiré assez d’intérêt à ses maîtres pour qu’ils se livrassent à ces recherches. Un peu plus loin, à gauche, est le village de Bella-Vista (Belle-Vue), où se trouve un hospice destiné aux marins. À moitié route, notre conducteur s’arrêta devant un cabaret tenu par un Français ; après l’avoir dépassé, la ville se découvrit à nos regards dans toute sa magnificence ; les campagnes environnantes, vertes, de mille nuances, offraient la richesse d’une vigoureuse végétation. Partout, de grands orangers, des touffes de bananiers, des palmiers élevés, une foule d’autres arbres propres à ces climats étalent aux yeux leur feuillage varié ; et le voyageur, en extase, voit les rêves de son imagination surpassés par la réalité.

À une demi-lieue avant d’entrer dans la