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sons appartiennent aux négociants anglais et du nord Amérique ; ils ont là des entrepôts considérables ; l’activité de leur commerce établit un mouvement perpétuel entre le port et la ville, qui en est à deux lieues. M. Smith m’avait conduite chez ses correspondants. Je retrouvai dans cette maison anglaise ce luxe de comforts particuliers aux Anglais. Le service se faisait par des domestiques de cette nation ; ainsi que leurs maîtres, ils étaient vêtus comme ils l’eussent été en Angleterre. La maison avait une galerie, ainsi qu’en ont toutes les maisons de Lima. Ces galeries sont très commodes dans les pays chauds : à l’abri du soleil, on y va respirer l’air, en se promenant autour de l’habitation. De jolis stores anglais embellissaient celle où j’étais ; j’y restai quelque temps et pus voir tout à mon aise, la longue et large rue qui forme tout le bourg du Callao. C’était un dimanche. Les marins, dans leurs habits de fête, se promenaient dans la rue. Je voyais des groupes d’Anglais, d’Américains, de Français, de Hollandais, d’Allemands ; en somme, un mélange de presque toutes les nations, et des mots de toutes consonnances arrivaient à mes oreilles. En entendant causer ces marins, je