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vent notre nature ; et cette transmission n’est interrompue que lorsqu’il se présente de ces êtres que Dieu a doués d’une volonté ferme, d’un courage énergique, qui subissent le martyre plutôt que le joug.

Le 30 avril, à onze heures du matin, nous sortîmes de la baie d’Islay ; et le 1er mai, à deux heures de l’après-midi, nous mouillâmes dans la rade de Callao. Ce port ne me parut pas avoir autant d’activité que celui de Valparaiso. Les derniers événements politiques avaient eu sur les affaires commerciales une funeste influence ; elles allaient très mal, et il y avait moins de navires que de coutume.

De la mer, on aperçoit Lima, située sur une colline, au milieu des Andes gigantesques. L’étendue de cette ville, les nombreux clochers qui la surmontent lui donnent un aspect grandiose et féerique.

Nous restâmes au Callao jusqu’à quatre heures, pour attendre le départ de la voiture de Lima. J’eus tout le temps d’examiner ce bourg. Ainsi que Valparaiso et Islay, le Callao, depuis environ dix ans, progresse tellement, qu’après une absence de deux ou trois ans, les capitaines le reconnaissent à peine. Les plus belles mai-