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— La réalisation de ce système n’est pas aussi difficile que vous semblez le croire : notre pays peut fournir toutes les matières premières, du lin, du coton, de la soie, de la laine d’une finesse incomparable, de l’or, de l’argent, du fer, du plomb, etc. ; quant aux machines, nous les ferons venir d’Angleterre, et nous appellerons des ouvriers de toutes les parties du monde.

— Mauvais système, colonel ! croyez-moi, ce n’est pas en vous isolant que vous ferez naître l’amour du travail et exciterez l’émulation.

— Et moi, mademoiselle, je crois que la nécessité est le seul aiguillon qui forcera ce peuple à travailler ; observez aussi que notre pays est dans une position bien plus avantageuse qu’aucun de ceux de l’Europe ; car il n’a ni armée gigantesque, ni flotte à entretenir, ni une dette énorme à supporter ; il se trouve donc dans des circonstances favorables au développement de l’industrie ; et lorsque la tranquillité sera rétablie, que nous aurons interdit la consommation des marchandises étrangères, nul obstacle ne s’opposera à la prospérité des manufactures que nous établirons.

— Mais vous ne songez pas que, pour long-