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avec lui. On avait d’abord annoncé la mort de San-Roman ; quatre jours après, on répandit le bruit qu’il n’était que blessé ; enfin, au bout de sept jours, il vint à Aréquipa et y entra aussi pendant la nuit.

Voici l’explication de cette affaire, ainsi qu’Escudero lui-même me l’a donnée.

San-Roman, après avoir trompé Nieto trois jours de suite, dans le seul but d’en obtenir des vivres pour sa troupe, se retira à Cangallo, ne présumant pas que Nieto l’y suivît ; il voulait, avant de livrer bataille, consulter Gamarra et lui demander du renfort ; à Cangallo, il rencontra Escudero avec quatre cents hommes que lui envoyait Gamarra. Les soldats de San-Roman étaient à fêter les nouveaux venus, lorsque, tout à coup, parut l’armée de Nieto, sur le haut de la pacheta ; il y eut alors une grande confusion : San-Roman avait permis à ses soldats de se baigner ; une partie d’entre eux étaient nus ; quand ils virent les Aréquipéniens, ils se crurent perdus ; sans Escudero, qui rétablit l’ordre, ils allaient tous prendre la fuite. Le combat s’engagea, ils se battirent avec courage ; mais bientôt les munitions leur manquant, l’alarme se mit parmi eux. Lorsque San-Ro-