mandement et nommer un autre général à sa place.
Mon oncle me regarda effrayé, et me demanda si, à mon tour, j’étais devenue folle de vouloir l’engager à se compromettre par un acte de cette nature. Et de pareils hommes veulent être en république !… Comme nous étions à parler sur ce sujet, Althaus arriva.
— Florita a raison, votre devoir, don Pio, est de rassembler à l’instant les principaux citoyens de la ville, afin que, ce soir même, le commandement soit ôté à Nieto. Qu’on nomme n’importe qui, Morant, Carillo, le moine, vous ; mais, par Waterloo ! que cet animal ne se mêle plus de rien, sans quoi la bataille est perdue. Nieto n’est pas un méchant homme ; mais sa faiblesse, sa sensiblerie ont fait plus de mal que la méchanceté n’aurait pu faire ; il voit aujourd’hui toute l’étendue des fautes commises par lui, et sa faible intelligence en est tellement épouvantée, qu’il est devenu fou. J’atteste qu’il est fou : toutes ses actions le prouvent.
Mon oncle n’osait plus dire un mot, il redoutait la franchise d’Althaus et la mienne ; voyant que nous parlions tout haut devant vingt