dans le réfectoire étant venu à lui échoir, Dominga trouva, dans un passage de sainte Thérèse, l’espoir de sa délivrance. Il est raconté dans ce passage que fréquemment le démon a recours à mille moyens ingénieux pour tenter les nonnes. La sainte rapporte, en exemple, l’histoire d’une religieuse de Salamanque, qui succomba à la tentation de s’évader du couvent, et à qui le démon avait suggéré la pensée de mettre, dans le lit de sa cellule, le cadavre d’une femme morte, destiné à faire croire, à toute la communauté, que la religieuse avait cessé de vivre, afin qu’elle eût le temps, aidée d’un messager du diable, sous la forme d’un beau jeune homme, de se mettre à couvert des alguazils de la sainte inquisition.
Quel trait de lumière pour la jeune fille ! Elle aussi pourra sortir de sa prison, de son tombeau, par le même moyen que la religieuse de Salamanque. Dès ce moment, l’espérance rentre dans son ame, et, dès lors, plus d’ennui : à peine a-t-elle assez de temps pour employer toute l’activité de son imagination à songer aux moyens de réaliser son projet. Plus de pratiques austères, de devoirs pénibles qui lui coûtent à