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voulut cependant les imiter en faisant courir son cheval au galop ; il lui en arriva mal : au détour d’une des ruelles du vieux couvent, sa longue robe venant à s’accrocher à un buisson, Margarita, dans le mouvement qu’elle fit pour la dégager, perdit l’équilibre et tomba lourdement sur la borne, à l’angle de la ruelle ; dans sa chute, la malheureuse se fracassa l’épaule d’une manière horrible.

Dona Margarita fut portée sur son lit dans un cruel état de souffrance : on courut chercher le médecin anglais, qui se hâta de venir, remit l’épaule fracassée, et rassura les amies de la malade, en leur affirmant que la blessure ne présentait aucun danger, quoiqu’il craignît que la guérison ne fût un peu longue.

Cependant le vieux docteur Bagras, qui venait comme de coutume au couvent, ne voyant plus la sœur Margarita paraître dans sa pharmacie, demanda si elle était malade. — Non, répondit-on d’abord ; mais elle s’est fait remplacer dans la pharmacie, ayant ailleurs des occupations qui, pour quelques jours, l’empêcheront d’y venir. Quatre semaines s’écoulèrent sans que la pauvre pharmacienne fût en état de se lever pour aller elle-même dis-