soupli par l’usage des langues française et italienne, qu’il parlait également bien, était en même temps le plus fashionable des médecins. Il joignait, à des manières distinguées, une originalité spéciale à sa nation, et une gaîté qu’il est très rare d’y rencontrer.
Après avoir vu et questionné Manuelita, il jugea que toute sa maladie provenait du défaut d’exercice, et réellement la tendance de cette jeune fille à l’obésité en dénotait l’urgent besoin. Le jeune docteur anglais prescrivit l’exercice du cheval à la religieuse, qui reçut l’ordonnance avec joie ; elle y vit une occasion de se distraire de la vie monotone dont le poids l’accablait, et dit aussitôt à son père qu’elle sentait que ce remède seul pourrait la soulager. Le vieil Hurtado proposa d’amener, dans le couvent, sa jument, qui était très douce. L’aimable docteur offrit la selle anglaise dont se servait sa femme, et il ne manquait plus, pour suivre l’ordonnance, que l’assentiment de la supérieure. La sœur Rosita, qui était l’enfant de prédilection de la bonne dame, se chargea de l’obtenir ; en effet, elle lui fit comprendre que Manuelita avait une maladie de nerfs d’une nature telle, que l’exercice du cheval était aussi nécessaire