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l’un s’appelle le vieux couvent et l’autre le neuf. Ce dernier se compose de trois petits cloîtres très élégamment construits ; les cellules en sont petites, mais aérées et très claires. Dans le milieu de la cour, il y a une corbeille de fleurs et deux belles fontaines qui entretiennent partout la fraîcheur et la propreté. L’extérieur des cloîtres est tapissé de vignes. On communique par une rue escarpée avec le vieux couvent. Celui-là est un véritable labyrinthe, composé de quantité de rues et ruelles dans toutes les directions, et traversé par une rue principale qu’on monte presque comme un escalier. Ces rues et ruelles sont fermées par les cellules qui sont autant de petits corps-de-logis d’une construction originale. Les religieuses qui les habitent y sont comme dans de petites maisons de campagne. J’ai vu de ces cellules qui avaient une cour d’entrée assez spacieuse pour y élever de la volaille, et où se trouvaient établis la cuisine et le logement des esclaves ; puis une seconde cour sur laquelle deux ou trois chambres étaient construites ; ensuite un jardin et un petit retiro dont le toit formait terrasse. Depuis plus de vingt ans, ces dames ne vivent plus en commun : le réfectoire est abandonné, le dortoir l’est égale-