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autres dames n’approchaient pas du luxe de madame Watrin : leurs vêtements étaient simplement en toile de coton, bleue, rouge ou blanche, mais les formes de leurs robes et de leurs écharpes étaient en tout semblables.

Madame Watrin me fit beaucoup de questions sur Bordeaux, dont son mari lui avait parlé tant de fois, et ensuite se prêta, avec une affabilité bien rare chez les gens de ce pays, à satisfaire ma curiosité sur tout ce que je désirais savoir.

Elle me fit visiter sa maison, qui consiste en trois pièces au rez-de-chaussée et deux mansardes. Cette maison se trouve située sur le bord de la plate-forme opposée à la mer ; la vue en est magnifique. Au bas de la plate-forme, se trouvent cinq ou six beaux jardins très bien cultivés. Le plus vaste appartient à madame Watrin ; on y descend de sa maison par un escalier pratiqué dans le roc. Après ces jardins vient une étendue de sable entièrement déserte : au delà, on découvre des arbres formant des bosquets de verdure.

Madame Watrin m’invita à demeurer chez elle pendant le temps que notre bâtiment resterait mouillé dans le port. Je fus sensible à cette politesse, mais j’avoue que je ne fus pas tentée