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foule d’autres petites choses. Quand nous entrâmes, madame Watrin vint au devant de moi, me prit par la main et me fit asseoir sur un des deux fauteuils. Cette dame avait fait, pour me recevoir, une grande toilette et réuni chez elle plusieurs de ses amies très curieuses de voir une jeune étrangère. Nos Parisiennes ne seront peut-être pas fâchées de connaître le costume de grande tenue des dames de la Praya. La toilette de madame Watrin contrastait d’une manière choquante avec l’ensemble de toute sa personne. Elle avait une robe en Florence, de couleur cerise : cette robe était courte, étroite, très décolletée et à manches courtes ; une énorme écharpe de crêpe de Chine, bleu de ciel, sur laquelle ressortaient de belles roses blanches en broderie, lui servait, tout à la fois, de châle et de coiffure, car elle se drapait grotesquement dans cet ample mantelet, s’en couvrant tout le derrière de la tête. Ses gros bras étaient garnis de bracelets de toutes les couleurs ; des bagues de toute espèce surchargeaient ses doigts, de grandes boucles pendaient à ses oreilles, et un collier en corail à sept ou huit rangs entourait son cou ; elle avait des bas de soie blanche et des souliers de satin bleu. Les