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et tenue avec l’ordre le plus minutieux. Il nous fit servir une très jolie collation, composée de jambon, de beurre, de fromage, de gâteaux et de beaucoup d’autres choses, le tout venant de New-York. Il y avait aussi du poisson frais, et une grande abondance de fruits de toute espèce provenant du pays.

Le salon dans lequel on nous servit ce repas était entièrement meublé à l’anglaise ; un joli tapis en couvrait le plancher ; les croisées étaient garnies de stores représentant des vues de divers ports ; de belles gravures ornaient les murs ; dans les unes on voyait des chasses, des départs de diligence, des enfants jouant avec des chiens ; dans d’autres, on admirait ces vaporeuses têtes de femmes qui ont si fort illustré le burin anglais.

Notre table était servie aussi selon les usages de l’Angleterre et de l’Amérique du nord. Nous mangions dans de grandes assiettes à dessins bleus, nous buvions l’ale dans de grands verres à patte et le porto dans de plus petits. Nos grands couteaux et nos grandes fourchettes en acier étaient polis comme s’ils eussent été neufs ; enfin nous n’avions pas de serviette, et chacun la remplaçait avec le pan de la nappe qui était devant lui. Le consul paraissait au comble de la joie d’avoir ren-