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la connaissance et qu’il amenait dîner à notre bord.

Le lendemain, après déjeûner, les trois jeunes Espagnols, M. David, le capitaine et moi, allâmes à terre.

Il n’y a pas, à la Praya, de mole qui puisse faciliter le débarquement : les abords sont hérissés de roches plus ou moins grosses, contre lesquelles la mer vient se briser avec une violence qui mettrait en pièces les plus fortes embarcations, si l’on ne prenait les plus grandes précautions pour s’en garer. Il faut qu’un matelot hale le canot en sautant de roche en roche, jusqu’à ce qu’il trouve une ouverture convenable à le faire entrer, et, pendant cette manœuvre, les matelots restés dans le canot sont occupés, avec leurs avirons, à empêcher que la vague ne le brise contre les roches. Il est très difficile de débarquer sans se mouiller, le matin surtout, où la mer est toujours plus agitée. Cependant, grâce aux précautions que prirent ces messieurs, je ne fus pas mouillée ; un matelot m’enleva dans ses bras vigoureux et me déposa à terre, en lieu sec. Un petit sentier, tracé sur les rochers qui bordent la mer, conduit à la Praya : cette route n’est pas sans péril ; le sable noir qui recouvre le