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à terre : c’est ce qui va vous arriver ; mais les enfants ont besoin de voir par leurs yeux. Eh bien ! voyez, et après vous me direz si j’avais raison.

Nous nous récriâmes tous contre la froideur de don José : son espiègle neveu entreprit de lui monter la tête pour la Praya ; mais le vieil Espagnol, qui était en tout homme de sa nation, fut inébranlable. Il se contentait de nous répéter : — Allez, allez ; puis, quand vous reviendrez, vous me direz si j’avais raison.

Mais la jeunesse, impatiente d’obstacles, n’a guère foi qu’en ses désirs, n’est convaincue que par sa propre expérience : nous montrions du dédain pour celle de don José.

Quand nous vîmes revenir le canot, notre curiosité se ranima ; à peine ces messieurs furent-ils à bord, que nous nous mîmes à les assaillir de questions ; mais le moment n’était pas bien choisi pour qu’ils pussent satisfaire à nos demandes. M. Chabrié était occupé avec M. Briet à expliquer, aux ouvriers qu’ils avaient amenés, l’ouvrage à faire, et M. David, anglomane par excellence, s’appliquait tout entier à parler la belle langue de lord Byron, avec le jeune et très élégant consul américain, dont il venait de faire