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vées à la vue de notre supériorité sur les individus des autres nations qui se trouvaient à la Praya.

Ces messieurs restèrent longtemps à terre ; ils ne revinrent qu’au moment du dîner, vers cinq heures. Pendant leur absence, nous nous perdions en conjectures sur les agréments que pourrait offrir la ville de la Praya. M. Miota voulait aller prendre gîte dans un hôtel, afin de se soustraire, pendant la relâche, à la vie de bord. Cesario et Fernando projetaient, pour chaque jour, de partir avec le lieutenant et notre cuisinier, qui devaient aller tous les matins à la ville faire la provision. Ces deux jeunes Espagnols se faisaient une grande fête d’aller chasser, courir dans la plaine, manger des fruits, monter à cheval, prendre enfin l’exercice si nécessaire à leur âge, et dont leurs membres engourdis sentaient le besoin. Moi aussi je me dessinais un plan de vie pour le temps de notre séjour ; je voulais aller demeurer dans une maison portugaise, afin d’être bien à même d’étudier les mœurs ainsi que les usages du pays, de tout voir et de prendre des notes exactes sur les choses qui me paraîtraient en valoir la peine. Tous ces beaux projets se faisaient sur le pont,