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rient, du même âge que M. Chabrié, faisait, en 1815, partie des gardes de l’empereur : la chute de l’aigle lui ayant enlevé son beau cheval et son brillant uniforme, le futur maréchal de France en fut inconsolable : déçu dans ses espérances de gloire, il alla tenter la fortune dans les colonies espagnoles. M. Briet avait pris l’état de marin, s’était fait recevoir capitaine, et naviguait pour son compte ou celui d’un patron. Son caractère tenait plus du militaire que du marine ; il avait de l’ordre en toutes choses, ce que les marins n’ont pas ; il était très propre et très entendu dans tout ce qu’il faisait, et joignait à ces qualités une très grande sobriété. Il parlait peu, travaillait beaucoup, et commandait toujours avec ce ton froid et sec de l’officier qui s’adresse à des bataillons ou à des escadrons, sans paraître éprouver jamais cette anxiété du marin pour la prompte exécution des manœuvres qu’il ordonne. Son éducation avait été négligée, mais son bon sens naturel y suppléait si bien, qu’il eût été difficile de s’en apercevoir avant de l’avoir étudié.

M. Briet est un très bel homme, grand, bien fait, ayant de beaux traits et une physionomie distinguée. Il n’entrait point dans son caractère