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nières lettres, et, le lendemain, vers onze heures, je montai à bord du Mexicain.

Le Mexicain était un brick neuf d’environ 200 tonneaux ; on espérait, d’après sa construction, qu’il serait fin voilier. Ses emménagements étaient assez commodes, mais très exigus. La chambre pouvait avoir de seize à dix-sept pieds de long sur douze pieds de large : elle contenait cinq cabanes, dont quatre très petites, et une cinquième, plus grande, destinée au capitaine, se trouvait à l’extrémité. La cabane du second était en dehors de la chambre, à l’entrée. La dunette, encombrée par des cages à poules, des paniers et des provisions de toute espèce, n’offrait qu’un très petit espace où l’on pût se tenir. Ce bâtiment appartenait en participation à M. Chabrié, qui le commandait, au second, M. Briet, et à M. David. Le chargement, presqu’en entier, était également la propriété de ces trois messieurs. L’équipage se composait de quinze hommes : huit matelots, un charpentier, un cuisinier, un mousse, un contre-maître, le lieutenant, le second et le capitaine. Tous ces hommes étaient jeunes, vigoureux et parfaitement à leur affaire : j’en excepte le mousse, dont la paresse et la malpropreté causèrent à bord