Page:Flora Tristan - Peregrinations d une paria, 1838, I.djvu/435

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et, pendant tout son séjour chez M. Le Bris, il ne cessa de se plaindre de la dureté des sièges en usage à Aréquipa. Au dîner, on mettait sur sa chaise un tapis plié en quatre. Il se plaignait aussi de la nourriture : on ne savait pas faire le thé, les glaces ne valaient rien ; mais ce qui le désespérait, ce qui le rendait réellement malheureux, c’est que les blanchisseuses du pays ne savaient pas repasser son linge à son gré. Le vicomte avait auprès de lui, pour le servir, non un domestique, mais une espèce de Michel-Morin, qu’il appelait son homme. C’était un ancien militaire, robuste, adroit, intelligent, sachant un peu de tout. Mon cousin Althaus, qui leur avait fait une carte de route pour se rendre au Cuzco, prétendait que le serviteur en savait plus que le maître, et, pour cette raison, il avait nommé celui-là le Baron. Je n’ai jamais parlé à ce dernier.

M. de Sartiges resta trois semaines à Aréquipa. Chacun s’empressa de le fêter le mieux qu’il put. Nous nous réunîmes en grande cavalcade, afin de lui faire voir le peu de choses curieuses qui se trouvent aux environs de la ville. On lui donna des bals, des dîners, et, en somme, je ne pense pas qu’il dut être mécontent de la récep-