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rée ; le sucre grossièrement raffiné ; le pain mal fait ; en définitive, rien n’est bon.

Voici quel est leur mode de nourriture : on déjeune à neuf heures du matin ; ce repas se compose de riz avec des oignons (cuits ou crus, on met des oignons partout), de mouton rôti, mais si salement, que jamais je n’ai pu en manger ; puis vient le chocolat. À trois heures, on sert, pour dîner, une olla podrida (puchero est le nom qu’on lui donne au Pérou) ; c’est un mélange confus d’aliments disparates ; bœuf, lard, mouton, bouillis avec du riz, sept, à huit espèces de légumes et tous les fruits qui leur tombent sous la main, tels que pommes, poires, pèches, prunes, raisins, etc. ; un concert de voix fausses, d’instruments discordants ne révolte pas davantage que ne le font la vue, l’odeur, le goût de cet amalgame barbare. Viennent ensuite des écrevisses, préparées avec des tomates, du riz, des oignons crus et du piment ; des viandes avec des raisins, des pêches et du sucre ; du poisson au piment ; de la salade avec des oignons crus, des œufs et du piment ; ce dernier ingrédient se trouve en profusion, avec quantité d’autres épices, dans tous leurs mets ; la bouche en est cautérisée ; pour les supporter,