bonté de son cœur, un intérieur de famille et des enfants pouvaient suffire à son bonheur. J’éprouvai un grand soulagement à mes maux lorsque je fus assurée que l’avenir d’un homme que j’aimais réellement n’était plus enchaîné à ma cruelle destinée. Je lui avais recommandé ma fille ; j’étais persuadée qu’il veillerait sur elle si je venais à mourir, et cette assurance me donnait une grande sécurité. Oh ! qu’on ne s’étonne pas de ne rencontrer qu’un si petit nombre de gens vertueux ; je sentis encore, dans cette circonstance, que pour être vertueux, il faut une force plus que surhumaine !
Les lettres que j’écrivis à Chabrié après notre rupture le maintinrent dans les mêmes dispositions. Six semaines après son départ d’Aréquipa, il quitta Lima pour aller en Californie, et je n’eus plus de ses nouvelles que lors de son retour en France, ou je l’avais précédé de trois mois.
Je vais placer, sous les yeux du lecteur, un petit nombre de passages des lettres de M. David et de quelques unes des personnes dont j’ai parlé dans le cours de ma narration : ces extraits de correspondance serviront de complément à la peinture que j’en ai faite.