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semblances physiques et morales sur lesquelles les usages et les lois agissent de même et produisent des effets analogues. Beaucoup de femmes vivent séparées de fait d’avec leurs maris, dans les pays où le catholicisme de Rome a fait repousser le divorce[1]. Ce n’est donc pas sur moi personnellement que j’ai voulu attirer l’attention, mais bien sur toutes les femmes qui se trouvent dans la même position, et dont le nombre augmente journellement. Elles éprouvent des tribulations, des souffrances de même nature que les miennes, sont préoccupées du même ordre d’idées et ressentent les mêmes affections.

Les besoins de la vie occupent également l’un et l’autre sexe ; mais tous les deux ne sont pas affectés au même degré par l’amour. Dans l’enfance des sociétés,

  1. Les relevés statistiques portent, en France, à trois cent mille le nombre des femmes séparées d’avec leurs maris.