d’herbe ne s’offre à sa vue. L’espérance ne peut naître en lui, partout entouré d’une nature morte ; une immensité, que ses efforts ne peuvent franchir, le sépare de ses semblables, et cet être, si orgueilleux, reconnaît, dans les angoisses, qu’il ne peut rien où Dieu n’a pas pourvu pour lui. J’invoquais donc Dieu avec ferveur pour qu’il me vînt en aide, et m’abandonnai à sa providence.
Je portais les yeux sur mes compagnons de voyage : le docteur était morne, silencieux ; don José, par les paroles qu’il lui adressait, manifestait l’inquiétude que lui causait la lenteur de notre course ; don Balthazar, se confiant dans sa force, et habitué à voyager dans le désert, paraissait seul n’en être pas affecté.
Vers midi, la chaleur devint si forte que mon mal de tête redoubla au point que je ne pouvais plus me tenir à cheval. Le soleil et la réverbération du sable me brûlaient la figure, une soif ardente desséchait mon gosier ; enfin, une lassitude générale, que ma volonté ne pouvait plus vaincre, faisait que je tombais comme morte. Deux fois, je me trouvai mal à perdre connaissance. Mes trois compagnons de voyage, étaient au désespoir ; le docteur voulait me saigner ; heu-