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pour mon père, devait m’apprendre à connaître l’abus. Voici la réponse qu’il m’adressa :


Traduit de l’espagnol[1].


Mademoiselle Flora de Tristan.


Arequipa, le 6 octobre 1830.


« Mademoiselle et mon estimable nièce,

« J’ai reçu, avec autant de surprise que de plaisir, votre chère lettre du 2 juin dernier. Je savais, depuis que le général Bolivar a été ici en 1823, que mon frère bien-aimé, Mariano de Tristan, au moment de sa mort avait une fille ; auparavant M. Simon Rodriguez, par vous connu sous le nom de Robinson, m’en avait dit autant ; mais, comme ni l’un ni l’autre ne m’ont donné aucune nouvelle ultérieure de vous ni du lieu où vous demeuriez, je n’ai pas pu vous entretenir de quelques affaires qui nous intéressaient, vous et moi. La mort de votre père m’a été annoncée officiellement par le gouvernement espagnol, sur la nouvelle que lui en avait donnée le prince de Masserano. J’ai envoyé, en conséquence, mes pleins-pouvoirs au général de Goyenèche, aujourd’hui comte de Guaqui, à l’effet de suivre les affaires de la

  1. J’aurais pu mettre cette lettre en meilleur français, mais j’ai tenu à traduire mon oncle littéralement.