de Chabrié ; il avait perdu sa fortune ; et, avec les débris qu’il avait sauvés, il se rendait en Amérique. Six mois après leur arrivée à Valparaiso, le jeune homme mourut : sa longue maladie avait épuisé leurs dernières ressources. La pauvre madame Aubrit resta enceinte et sans nul moyen d’existence. Ce fut dans cette cruelle position que M. Chabrié la retrouva lorsqu’il revint de sa tournée de la côte ; il lui proposa de la ramener elle et son enfant ; mais, sentant qu’en France elle n’était qu’une misérable Paria, elle préféra rester. Alors le bon Chabrié, avec sa générosité habituelle, entreprit de la faire sortir de la malheureuse situation dans laquelle elle était. Il la recommanda à ses consignataires, répondit pour elle de 1,000 piastres ; indépendamment de cette garantie, il lui prêta de l’argent ; au moyen de ces ressources, elle prit sa maison garnie, qui prospéra immédiatement au-delà même de ses espérances.
L’histoire de madame Aubrit est celle de milliers de femmes comme elle, en dehors de la société, et qui ont, de même, toutes les horreurs de la misère et de l’abandon à souffrir. Notre société reste insensible à la vue de ces misères et de la perversité qu’elles font